Répertoire

TOTAL OUBLIÉS XXVI






Voici le volume XXVI des Total Oubliés, volume composé pour majorité par des artistes nouvellement intégrés à notre collection.
Avant d’évoquer leur prestation, je voudrais parler des «anciens», que vous retrouverez avec plaisir, puisqu’ils sont des valeurs sûres des TO.
Jugez plutôt !
Cet opus s’ouvre sur une magnifique chanson de Christopher Laird et rien que pour ça, ce disque s’annonce déjà comme un must. J’ai souhaité réunir autour de lui quelques uns de mes artistes préférés : Christian Morigann, Gilles Olivier, Alain Dayan, Claude Cédric ou encore Jean-Jacques Dumas. 
Gilles Marchal est là, lui aussi, avec certainement la plus belle chanson qu’il ait enregistré.
Jeff Barnel, Joël Prévost, Michaël Haubrich, Patsy Gallant, sont des artistes que j’ai eu l’occasion de présenter d’une manière très parcellaire dans la collection. Les voici de retour dans ce volume.
L’incontournable Jean-Pierre Savelli, trop peu présent dans notre collection est là également. Il prouve une nouvelle fois qu’il n’est pas qu’un très bon chanteur, mais aussi un talentueux compositeur.
C’est curieux comme, à cette époque, les artistes pouvaient changer de nom plusieurs fois pendant leur carrière. Dans le précédent volume, j’évoquais cette bizarrerie illustrée par Gilbert Sainroch. Ici, c’est Caline qui fait montre d’une instabilité patronymique qui n’a sans doute pas servi sa carrière : tour à tour se faisant appeler Corinne Sauvage, Corinne Colbert, Caline ou Alicante, elle a dû donner le tourni à son public pour, au bout de compte , ne plus se faire appeler du tout.
Sonnie n’aura sorti que trois 45 tours dans un laps de temps très court ; Cette face B de 1975 est sans doute sa plus grande réussite. Certes, on peu lui reprocher un univers musical et vocal très (trop?) proche de Véronique Sanson, mais nous sommes ici très loin du simple plagiat.  La comparaison avec sa talentueuse ainée est juste flatteuse.
Dans l’ombre de son frère Adamo, Délizia a enregistré son premier disque à 14 ans. Elle semblait avoir gagné la confiance de CBS après deux premières tentatives chez AZ et Polydor. Mais sa carrière discographique s'essouffle  en 1978 et s’arrête en 1982, après un ultime come-back.
Diane Juster a beau être une référence au Canada, elle est quasiment ignorée en France. Et c’est bien navrant car non seulement elle a un vrai talent d’auteur et de compositrice, dont beaucoup ont profité, mais elle a aussi une voix remarquable, comme en témoigne ce disque paru en France en 1978 et initialement enregistré en 1974 pour son pays natal.
Marc Zarka est connu des auditeurs de TO. On le retrouve dans les volumes 15 et 19.
Dans cette face B, il révèle non seulement ses talents d'interprète mais aussi le talent de compositeur de Michel Jonasz, que l’on reconnait dès les premières notes. Depuis, Marc Zarka, à l’instar de Michel Giliberti, a troqué le micro pour les pinceaux.
J’ai le plaisir de présenter dans ce volume mon copain Bernard Danjoin. Ne cherchez pas ailleurs sa discographie complète : elle est, en quelque sorte, déjà toute présente dans ce volume ! (la face A du disque de l’époque étant oubliable...réellement pour le coup !) En dehors de cette maigre discographie, Bernard a écrit des chansons pour Caroline Verdi, Jean-Pierre Savelli, Alain Turban, Claude Cédric, Alain Vergne et même pour Jean-Louis Blèze ! Bernard, désormais, se la coule douce à la Réunion. Et lui aussi, il dessine ! On le découvre ici sous le pseudonyme Éric Damien.
Patrick Mercier a lui aussi fait le coquet et c’est en 1976 qu’il change de prénom après deux 45 tours chez WEA. Il déboule donc chez Carrère sous le nom de Noël Mercier avec ce dernier opus qui garde la face B du précédent et remplace avantageusement la face A par ce titre concocté par Pierre Grocolas et Patrick Loiseau et habillé par Raymond Donnez et Roger Loubet.
Alain Sireguy a lui aussi connu une carrière éphémère malgré le soutien d’Alain Bashung.
En 1975, Gilda Giuliani a enregistré le titre de Diane Juster présent sur ce volume. Il était normal de lui préférer la version de l’auteur, mais cette face B mérite aussi le détour.
L’exercice périlleux du chant choral n’a pas fait peur à deux groupes qui font leur apparition dans ce volume : Blanc-Bleu, tout d’abord, formé de 4 couples qui ont eu la chance d’enregistrer un titre de Jean-Michel Caradec. Avec cet autre titre «Redonne-moi le la» de 1973, qui méritait assurément mieux qu’une face B, ils démontrent que que l’on peut chanter en chorale sans faire boy-scout.
Le groupe France, managé par Jacques Monty nous propose une ode au Concorde, alors que le supersonique commençait sa carrière commerciale. C’est donc un double effet nostalgique qu’ils nous concoctent ici, avec des élans patriotiques à faire passer Marine Le Pen pour une sombre gauchiste.
Outre le fait d’avoir eu l'énorme bonne idée de de faire concocter un très bon titre par Jean-Claude Causson, Estelle Castelli a une voix grandiose (qui rappelle un peu celle de notre chouchoute Laurence Cartier) que Francis Lemarque avait plébiscité pour son spectacle musical «Paris Populi» en 1976.
Après un premier disque qui semble t’il a connu un succès relatif, Festival signe avec Gérard Lafalaise pour un second 45 tours dans lequel le chanteur révèle, mieux que dans le premier, tous ses talents. Car, non seulement il est l’auteur-compositeur des 2 titres, mais il démontre aussi d’une aisance vocale portée par un timbre velouté et chaleureux. Ajoutez à cela des arrangements à la fois riches et subtiles (dont les crédits de la pochettes omettent d’en relever l’auteur) et vous tenez-là un petit bijou de 17 centimètres, ce qui, vous l’avouerez aisément, vous comblera de plaisir.
Ces 25 nouveaux titres sont, vous en conviendrez, autant de pépites majestueuses qui viennent compléter avec bonheur notre collection de prestige, déjà prodigieuse. J’aurai pu en présenter 45, comme l’âge que j’ai aujourd’hui, comme la vitesse à laquelle tourne nos coeurs embarqués par ces mélodies... Mais le CD, cette affreuse invention post-mitterrandienne, sur laquelle je vous présente ces bijoux, m’imposent d’être plus raisonnable. Tant pis.
Marc - octobre 2013