Répertoire

TOTAL OUBLIÉS XXXIV

Alors que je m’apprêtais à mettre en ligne le volume 34 des Total Oubliés, je me suis rendu compte que j’avais omis le volume 33… Les plus impatients d’entre vous l’auront trouvé sur la base Soundcloud des TO, puisque, désormais le service Tilidom est interrompu. Ce qui est un mal pour un bien puisque Soundcloud est beaucoup plus efficace et accessible également depuis Ipad et Iphone. Le moins drôle c’est qu’il va me falloir du temps pour faire migrer toute la collection vers Soundcloud. 
Comme le temps me manque, je me contenterai de quelques commentaires sur ce nouvel opus ; cela ne veut pas dire qu’il faut négliger le volume 33 qui mérite assurément une écoute attentive.
Ce volume 34 s’ouvre donc sur une des chansons les plus efficace enregistrée par notre regretté Guy Bonnardot en 1974. Rien d’étonnant : le titre étant signé Goldstein et Jonasz et merveilleusement arrangé par Raymond Donnez. En prime, Guy nous offre en face B une cover française de Paul Simon dans laquelle il prouve qu’il n’était pas seulement une icône gay-refoulée mais aussi un vrai chanteur doté d’une vraie voix pleine de sensibilité. 
Aucun info n’a filtré des 40 années qui nous séparent de la sortie de l’unique galette de David Laurent chez Polydor. Si ce n’est une sagesse peu commune à l’époque où David enregistre ce titre alors même qu’Aznavour proposait quelques années plus tôt à je ne sais quelle victime de lui « donner ses seize ans », David, tout en retenue, suggère à sa dulcinée de « penser à sa maman ».
À l’opposé et dans le plus pur registre pédophile des seventies, Noël Saint-Clair ne manque pas d’arguments pour trousser une pauvre adolescente. Raymond Donnez -encore lui- habille tout cela avec beaucoup d’élégance.
Kaplan & Kaplan ont tenté ce titre en 1979. Étaient-ce les paroles un peu agaçantes ou bien la voix de Kaplan-fille qui l’était tout autant… toujours est-il qu’on ne leur accorda pas une autre tentative. Malgré tout, ce titre est sympathique et mérite de figurer dans notre collection.
Dans la série des one-shot, Mabel et Michaël ont sorti le titre présenté ici en 1972 chez Polydor. Mabel, sans doute indisposée, laisse seul Michaël se dépatouiller sur cette face du disque. S’il s’en sort bien, tout le mérite revient assurément à Jean Musy qui a composé la chanson et en a assuré la direction d’orchestre. C’est donc forcément élégant et emprunt d’une poésie mélancolique propre au monsieur.
Marc Hamilton s’est souvent plaint d’avoir été réduit à une unique chanson (Comme j’ai toujours envie d’aimer). De ce coté de l’atlantique, on a du mal à évaluer la production du chanteur borgne. Mais lorsqu’on écoute ce titre de 1972, on se dit que Marc avait certainement tout plein de pépites toutes aussi efficaces que ce petit bijou.
« La poupée animée » de Claude Mainguy s’incruste comme un tube dans vos oreilles dès la première écoute. Il est dommage qu’il n’ai pas réservé d’autres titres de cette qualité à sa propre discographie mais Claude est resté bien souvent dans l’ombre d’autres interprètes, dont l’inénarrable groupe Début de Soirée et leur irritante Nuit de folie.
Serge Mazère nous offre en 1976 ce titre un tantinet boursoufflé que l’orchestre de Guy Mattéoni arrive à rendre un chouya plus empoulé  encore. N’empêche que l’ensemble est hyper cohérent ; on aime ou on n’aime pas ! Évidement, les paroles niaiseuses de Barbelivien n’arrangent rien…
Dans un tout autre registre, François Sorel sort en 1975 ce qui semble être son unique galette, ce qui est bien dommage, car ce titre est très réussi, finement interprété et orchestré avec soin.
Nelly Perrin n’a pas fait une carrière étourdissante. Elle est surtout la femme de Gérard Gustin, chef d’orchestre et compositeur qui participera à la carrière d’Édith Piaf, Sacha Distel, Annie Cordy, etc…
Il en va de même pour Patrick Lemaître qui se consacrera davantage à la carrière des autres, malgré quelques 45 tours enregistrés par lui-même dont ce titre arrangé par Guy Mattéoni.
Eddy Pascal, chanteur belge, a bien peiné à s’imposer chez lui, autant dire que le saut de puce qu’il lui fallait envisager pour la France était comme un des douze travaux d’Hercule. Il reste cependant quelques chansons légères qui s’écoutent agréablement.
Mayuni est, semble t’il une chanteuse très célèbre encore aujourd’hui au Japon (un peu comme Kenji Sawada). En 1977, elle tente une percée en France, accompagnée d’une poignée de cadors. Pour ce titre, c’est Adamo qui s’y colle, Michel Bernhloc aux arrangements. Le public français n’ayant pas accroché à l’exotisme japonais, Mayuni ne fera qu’un album en 1977.
Corinne Sanders est un peu une énigme : elle avait la voix, la capacité d’interprétation et le physique pour faire un petit bout de chemin dans le showbiz ; elle ne fera qu’un seul 45 tours dont est extrait ce titre, pourtant très efficace.
Tout comme Marie Azaro qui interprète ce titre de Michel Jourdan en 1976.
Graziella Madrigal est compositrice, arrangeur, chef d’orchestre. Elle a également été choriste pour Michel Berger. Pour son compte, elle enregistre quelques 45 tours et au moins un album en 1977, d’où est extrait ce titre.
Alec Constandinos fut plus connu en tant que producteur disco dans les années 70 ; entre autres productions, l’album de Cerrone de 1976 est co-écrit par Alec. Il composera quelques titres pour Karen Cheryl, Shake, Mary Cristy, Claude François. Mais à l’aube des années 70, il eut une carrière de chanteur sous le nom d’Alec qui mérite une attention particulière, tant ses compositions et ses interprétations sont de qualité. Et souvent magnifiquement orchestrées comme ici, par Jean-Claude Petit.
Le Canada ne nous envoie pas toujours ce qu’il a de meilleur. Anne Anderssen en est un parfait exemple, puisqu’elle sera passée complètement inaperçue dans l’hexagone malgré un vrai succès populaire outre atlantique et l’enregistrement de 4 albums.
Richard Gilly continue sa carrière. Mais c’est dans les années 70 qu’il a connu une fenêtre de notoriété. À cette époque, il travaillait avec Claude Putterflam -enregistrait d’ailleurs sous le label de celui-ci : Flamophone- et Jean Schulteis s’occupait des arrangement. Ce titre de 1978 est magnifique.
Vous vous souvenez sans doute de Zappala puisque nous l’avons beaucoup écouté au sein des TO. Cette nouvelle exhumation vous prouvera qu’il est aussi à l’aise dans les ballades que sur des morceaux plus rock. Sa voix si particulière et puissante et sa technique vocale particulièrement assurée ne peut une nouvelle fois que nous faire regretter que Jacques Cadillac (c’est son vrai nom) n’ait enregistré que 5 petits 45 tours.

Philippe Tracy nous propose pour clore cet opus une chanson de circonstance. Mais sachez qu’ « Après l’été » les saisons s’enchainent et les Total Oubliés aussi. Et le volume 35 se prépare déjà !
Marc/IX2015