Répertoire

TOTAL OUBLIÉS XLI



Voilà bientôt 6 ans que les Total Oubliés vous proposent de partager le meilleur de ce que la chanson francophone des années 70 à oublié de nous léguer.
Une minuscule anecdote de la petite histoire de la chanson.
Un grain de poussière, en somme, de la créativité de l’humanité. Une parcelle négligeable du Grand Tout qui, sans nous, admettrait volontiers sa vacuité.
Hasard de la programmation, de la couleur de la pochette, de la météo et de l’âge du capitaine, les chansons des Total Oubliés n’ont pas suffisamment eu la faveur du public pour en imprimer la mémoire.
Ce XLIe  volume pourrait tenir lieu à lui seul de vitrine des Total Oubliés tant les titres qui le composent expriment la créativité musicale francophone des années 70.

En 1974, RCA sort ce simple des frères Gonzales dont j’ignore tout. Sous le pseudonyme de Santiago et la baguette de Raymond Donnez, le duo nous concocte un titre gentiment viral qui aurait la faculté de nous mettre du baume au cœur, même dans les pires moments.
On enchaine sur un titre revigorant de Guy Mardel. Détail croustillant : il est signé Julien Lepers. Évidemment, placé en face B d’un bide, la chanson était vouée à sombrer dans les abysses de l’oubli, comme, injustement, beaucoup de chansons de Guy Mardel.
Suzanne Stevens est une total oubliée d’outre atlantique : après une carrière prometteuse et une discographie francophone et anglophone prolifique, Suzanne a disparu au début des années 80 sans que l’on sache vraiment pourquoi.
Jean-Claude Valat a tenté trois 45 tours dans 3 maisons de disques différentes. Son ultime tentative est construite comme un succès de Jean Ferrat et si elle n’a connu de succès à l’époque de sa parution, elle mérite aujourd’hui cette exhumation.
À l’instar d’une Jeanne Mas, Sabrina Lory aurait pu être l’égérie d’une génération. Peut être le fût-elle un court instant. Et sans doute suffisamment pour que Louis Chedid lui offre cette chanson qui lui va comme un gant. Un gant de boxe. L’uppercut envoyé au public eut un certain impact, mais qui s’en souvient aujourd’hui ?
J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer la carrière d’Alain Delville. Je vous renvoie donc aux épisodes précédents. Avant de partir au service militaire, expérience qui mettra fin à sa carrière discographique, Alain Delville sortira ce Mekong chez EMI qui n’a pas a rougir de ses plus fameux succès.
Parmi tous les Total Oubliés, certains ont une place particulière dans mon cœur. C’est le cas de Christian Morigan, alias Morigann, Morigane, Patrick Girard ou encore Christian Farell. C’est le même à chaque fois. 5 patronymes, 7 maisons de disques et seulement 11 45 tours.
Celui-ci est le premier de la série, paru chez Vogue en 1971.
Le spécialiste Aldric Le Gall me souffle dans l’oreillette ces éléments de biographie de  « Denis Pepin alias Farid Khaldi. Il débuté au sein du groupe pop "les Boots" avec son pote Robert Fitoussi alias FR David puis a entamé une carrière solo. Après un premier single sous le nom de Yan Berger qui passa complètement inaperçu, il prit donc le pseudo de Denis Pepin, et après 2 simples passés également inaperçus (dont 1 avec une compo de Gérard Manset), il a l'idée de "popériser" des chansons de Brassens et Béart, et là bingo ! Il aligne les tubes et on voit un peu partout ce petit bonhomme marrant avec sa casquette. Le succès hélas ne durera pas longtemps, et le reste de sa carrière ne sera qu'une longue traversée du désert. Farid est mort en 2010. »
Denis Pepin enregistrera tout de même 7 LP, dont ce simple extrait de l’album de 1976.
En 1978, le label Métropole voit le jour pour une carrière éclair de 5 disques. Hervé Volme est un des dommage collatéral de l’aventure et de ses deux 45 tours chez Métropole, je retiens cette face B efficace et joliment orchestrée par Roland Romanelli.
Des trois 45 tours de Romy, cette face B parue chez Flèche est indispensable ! Outre l’efficacité imparable de la mélodie, l’orchestration de Jean Bouchety lui donne une puissante envergure.
À l’heure où l’on préfère évincer les hommes blancs de plus de 50 ans des plateaux télé, il est cocasse de se rappeler qu’à la fin des années 60, afficher une speakerine black pouvait froisser le téléspectateur moyen. Lorsque Sylvette Cabrisseau a fait son apparition sur le petit écran, ça n’a pas été du goût de tout le monde. Il n’empêche que cette notoriété soudaine, quel qu’en fut les calculs ethno-electoraux d’avant-garde, aura permis à Sylvette de sortir deux 45 tours desquels on retiendra ce sublime morceau hors sol et hors temps, à tel point qu’il aurait aussi bien pu être enregistré par n’importe quelle nymphette d’aujourd’hui.
Tito Corona est un des nombreux enfants chanteurs des années 70. Boris Bergman et Maurice Dulac se chargent d’écrire et composer cette chanson qui vaudra à l’interprète de concourir à la Rose d’Or d’Antibes en 1972.
Si les enfants chanteurs sont légion, les groupes vocaux sont également en vogue dans le panorama de la chanson francophone. Harmonie 5 concourt en 1976 à la présélection de l’Eurovision. Recalé au bénéfice de Catherine Ferry, le groupe n’enregistrera qu’un seul 45 tours sous cette formation dont est extrait cette chanson efficace signée Vline Buggy et Jean Claudric.
Aucune info ne filtre sur internet du chanteur Loïc ; les chanteurs à prénom sont difficiles à tracer. Cette chanson parue chez Epic en 1973 est signée Gibert Sinoué et Didier Marouani et orchestrée par Jean Claudric.
Les autres interprètes de cet opus ayant déjà été évoqués dans des volumes précédents, je terminerai ce tour de piste par Patricia qui, entre 1967 et 1984 a eu une carrière plus qu’honorable. Interprète de plumes illustres et dotée d’une voix particulièrement efficace dans les chansons mélancoliques, elle nous laisse un catalogue de quelques 80 chansons dont celle qui termine ce volume XLI.
Bonnes fêtes à tous !
Marc XII2016